Interlude (Septembre-octobre 1224)

Au tout début de l'automne, Ezelio, Saskia, Arxel, Amédée, Andréas et Véra sont de retour à Doïsseteppe.
Dès leur retour, les Quæsitori rédigent des lettres pour les Quæsitori des Tribunaux Romain et Ibérique, afin de dénoncer les méfaits de Don Valerio (Galter Ex-Miscellanea), et d'en faire une description.
Ces lettres sont envoyés par les Toques Rouges.

A vous de jouer !

Les recherches de Iohannes :
Iohannes de Guernicus avait reçu comme mission de compulser les archives de Doïsseteppe, afin d’avoir une idée plus précise de son Histoire, et notamment sur ses relations au sein du Tribunal, et de l’Ordre tout entier. Après plusieurs mois de recherches, il a rédigé un rapport précis :

Fondée en 876, au lendemain de la Guerre du Schisme, par Xeirdon de Tremere, Doïsseteppe a très vite pris de l’importance. A l’époque de sa création, elle est apparue comme une alliée de la plus puissante Alliance locale, Val-Negra, Domus Magnus de la maison Flambeau (dont le prestige était d’autant plus important qu’elle se glorifiait d’avoir abattu la Maison Diedne).
Avant la Guerre du Schisme, le Tribunal des Gaules regroupait toutes les Alliances du sud et du nord du royaume de France. Mais pendant la Guerre du Schisme, les Alliances du Sud s’isolèrent des Alliances du Nord. Sur l’impulsion de Val-Negra, les Mages du Sud proclamèrent la création du Tribunal Provençal, en 908.
Doïsseteppe, bien que très jeune en 908, pesa aussi de tout son poids pour permettre la fondation du Tribunal Provençal.
Ce partage du Tribunal des Gaules fut officialisé par le Grand Tribunal de l’Ordre de 932.

A partir de cette époque, l’essor de Doïsseteppe est surtout marqué par le développement de sa bibliothèque : Mages et copistes sillonnent l’Europe pour ramener à l’Alliance des textes hermétiques, religieux ou profanes. La Reconquista permet notamment aux Mages de Doïsseteppe de mettre la main sur un grand nombre de textes arabes d’Espagne, et notamment de traductions de textes antiques.

Tandis que Doïsseteppe devient de plus en plus influente, Val-Negra semble se couper du monde (le vieillissement de ses Mages semble en être la principale raison). Dans les années 1050-1060, on voit les Quæsitori du Tribunal Provençal se regrouper à Doïsseteppe (l’importance de la bibliothèque, et notamment du corpus de Droit hermétique, est pour beaucoup dans cette décision). Puis, à partir de 1082, c’est à Doïsseteppe, et plus à Val-Negra, que se font les réunions du Tribunal.

Le XIIème siècle est marqué par la rivalité très vive entre Doïsseteppe et Bellaquin, Alliance fondée en 1016. Doïsseteppe tente par tous les moyens de contrer l’influence grandissante de son ennemie, provoquant ainsi l’hostilité de la Maison Jerbiton. La Marche des Magiciens décidée en 1213 contre Bellaquin libére Doïsseteppe de sa principale opposition au sein du Tribunal.
Depuis le début du XIIIème siècle, on remarque aussi des efforts diplomatiques réguliers de la part de Doïsseteppe pour obtenir le titre de Domus Magnus de la Maison Tytalus, à la place de l’Alliance de Fudarus, dans le Tribunal de Normandie. Pour l’instant, ces tentatives ont toujours été vaines.

Octobre 1224. Un Toque Rouge du Tribunal de Normandie vient apporter à Ezelio un message du Quæsitor Clébert de Guernicus :

A Ezelio de Guernicus, Quæsitor de l’Ordre d’Hermès, bien cher Sodalès, salut.

Je me réjouis de savoir que vous êtes venu apporter votre aide aux Quæsitori du Tribunal de Provence, et je souhaite de tout cœur que vous puissiez mener à bien votre entreprise.
Je vous écris cette lettre pour vous informer que le Tribunal de Normandie m’a mandaté pour poursuivre une enquête commencée il y a cinq années. Il s’agit pour moi de continuer à mener des recherches sur Eckardio de Flambeau, car malgré son arrestation et son exécution, un mystère plane encore sur ce personnage. Le Tribunal de Normandie veut savoir qui a, sur son territoire, incité Eckardio à se rendre dans le Tribunal de Provence pour y enfreindre les règles de l’Ordre.
Il y a peu, je croyais encore qu’aucun éclaircissement ne pourrais plus être apporté sur cette affaire. Mais j’ai acquis l’espoir d’obtenir un témoignage qui me serait de quelque secours.
Je m’apprête donc à quitter mon Alliance de Guernac pour rencontrer une personne qui a peut-être été impliquée d’une certaine façon dans cette affaire. Pour cela, il est possible que j’ais à franchir les frontières du Tribunal de Provence.
Comme vous le savez, les attributions des Quæsitori m’autorisent à mener des recherches hors de ma juridiction pour les besoins d’une enquête concernant mon Tribunal. Néanmoins, je tenais à ce que vous soyez prévenu de cet état de fait. En revanche, il ne me semble pas souhaitable, pour l’heure, que les Quæsitori ordinaires du Tribunal Provençal soient informés de mes recherches.
Si je peux, grâce à cette enquête, obtenir quelque information qui puisse vous être utile, il va de soit que je vous les communiquerai au plus vite.
Je souhaite ardemment que nous puissions travailler en bonne intelligence, pour le salut de l’Ordre d’Hermès.

Alliance de Guernac, 30 août de l’an 1224 de la Nativité