Notes d’Ezelio de Guernicus.
Enquête à l’Alliance de Barcelone.
Nous avons tout d’abord interrogé le chef de l’Alliance qui nous a relaté les agissements de Marnae la veille de sa disparition. Il semble s’être beaucoup déplacé et avoir envoyé des messages. Il s’est rendu dans la salle des voix murmurantes (salle des statues) où il a peut être communiqué avec Bellaquin. D’après les dires du chef de l’Alliance, aucun mage n’était au courant du complot fomenté par Marnae : certains devaient bien se douter de quelque chose mais personne n’a cherché à en savoir davantage.
Nous avons voulu analyser le corps de Marnae le Grand. Il était resté dans son laboratoire. La pièce a été dévastée par les flammes, si bien que nous n’avons pas pu y trouver grand-chose. Il nous a été impossible d’identifier le corps : non seulement car il était calciné, mais aussi car aucun sort d’analyse n’était possible. Cela ne semblait pas normal et n’a fait que confirmé mes soupçons : Marnae a feint son suicide pour pouvoir échapper à la justice de l’Ordre.
Dans la bibliothèque de l’Alliance, nous avons bien trouvé les écrits de Brandolphe de Tytalus et le rituel qui permettait d’ouvrir la brèche sur les enfers, rituel qui a été la cause de la destruction de l’Alliance de Gastemont. Nous en avons fait une copie car c’est une preuve de la culpabilité de Marnae dans ce complot.
Les Quaesitori du tribunal sont arrivés deux semaines après nous. Un d’entre eux a effectué un sort des yeux du passé pour visualiser la scène de la mort de Marnae. Il y a vu clairement Marnae amasser des parchemins sur son lit, se coucher dessus et y mettre le feu. Ensuite, la fumée est devenue trop dense pour qu’on y voit distinctement. Il m’est revenu à l’esprit que Marnae était un expert dans l’art imagonem, et que pour lui, créer une telle illusion eut été un jeu d’enfant. Je reste persuadé que Marnae le Grand n’est pas mort, mais en fuite.
De retour à Doïseteppe.
Amédée de Rougiers nous a livré les informations récoltées lors de sa mission auprès de l’hôpital de Saint-Gilles. Bellaquin est un donateur régulier de l’Ordre de l’Hôpital. Un envoyé de Bellaquin est venu à Saint-Gilles pour demander une faveur aux hospitaliers : une lettre de recommandation qui lui permettait d’être accueilli discrètement dans tous les établissements hospitaliers du Levant. Porteur de cette lettre, il a dit retourner dans l’Alliance de Bellaquin : ce qu’il ne fit pas. Il se dirigea vers un port provençal, certainement pour se rendre en Orient. Je soupçonne ce mystérieux envoyé de Bellaquin d’être Marnae le Grand.
J’ai donc envoyé immédiatement une lettre à Magvillus pour demander une enquête des Quaesitori du Levant afin de retrouver Marnae. Il m’a semblé aussi essentiel d’éclaircir le rôle joué par l’Alliance de Bellaquin dans le complot fomenté par Marnae : les mages de Bellaquin étaient-ils au courant ? y ont-ils participé ? Les Quasitori du tribunal romain, duquel dépend cette alliance, devraient s’y rendre d’ici quelques mois.
Nous sommes rappelés à Magvillus pour faire un rapport sur nos quatre années d’enquête dans le tribunal provençal. Nous y amenons Galter ex-Miscellanea pour qu’il y soit jugé et Agathoclès de Verditius en qualité de témoin.
Nous empruntons les chemins de pèlerinage à travers les montagnes d’Auvergne, puis traversons les Alpes pour nous rendre en Suisse, au siège des Quasitori. Le voyage est long et fatigant. Après presque deux mois, au printemps 1226, nous apercevons enfin les hautes tours de Magvillus. J’avais presque oublié l’imposante magnificence du lieu : de gigantesques fortifications surplombant les parois rocheuses et des donjons qui semblent toucher le ciel. Nous retrouvons les sodales de Magvillus qui nous donnent des nouvelles de l’Alliance, dont une que je trouve bien embarrassante : c’est Damasio de Guernicus qui s’est chargé d’enquêter à Bellaquin. Je connais Damasio pour avoir enquêter avec lui à Chypre et je n’ai aucune foi en sa probité : ce mage n’est qu’un arriviste, près à des arrangements avec les alliances les plus puissantes pour favorisé sa carrière. Il me tient encore grief, pour cette enquête conjointe, dans laquelle j’avais obtenu contre lui gain de cause. Il fera tout, j’en suis sûr pour démonter toutes nos conclusions.
Nous sommes reçus pour exposer nos conclusions par Bilera de Guernicus, nouvelle Prima de Magvillus, dans les jardins qu’elle a aménagé dans une des cours de l’Alliance. Plus tard, nous sommes rejoint par Damasio qui expose, lui aussi les résultats de son enquête. Comme je m’y entendais, tout dans ses propos n’a pour but que de disculper Bellaquin et de discréditer notre travail. Il ose même insinuer que nous sommes manipulés par Doïseteppe pour nuire à Bellaquin !
Nous menons l’interrogatoire de Galter et d’Agathoclès et exposons à nouveau nos conclusions. Malgré les tentatives de Damasio, nous parvenons à imposer notre point de vue.
Galter est jugé et condamné à mort : la sentence ne sera appliquée que quand l’affaire sera définitivement close.
En attendant, nous continuons à travailler sur notre dossier.
Marnae entretenait des relations avec de nombreux mages, notamment d’anciens membres de l’Alliance de Bellaquin.
Situation des anciens mages de Bellaquin :
Nouvelle alliance de Bellaquin à Aix-en-Provence : 6 mages dont Tolomae de Jerbiton, le Primus.
Alliance de la Tamise à Londres : 2 mages de Jerbiton.
Alliance de Bruges, tribunal de Normandie : Henri le Barre de Jerbiton (mage de cour, souvent vu à la cour du roi de France).
Alliance de l’Esquilin : l’abbé Fabricius de Bonisagus.
Telsius de Bonisagus, résidant à Limoges.
Nous essayons de nous renseigner sur ces différents mages.
Bellaquin et l’Alliance de l’Esquilin semble être en étroites relations : Saskia soupçonne que cette alliance a pu participer au complot destiné à déstabiliser Doïseteppe.
Il me paraît essentiel de savoir comment Marnae a été au courant que le Quaesitor Clébert de Guernicus du tribunal de Normandie, avait décidé de rouvrir le dossier Eckardio. Apparemment, il y avait à l’Alliance de Guernac, où résidait Clébert, un serviteur du nom de Peirol, qui était en fait un espion et qui a disparu. C’est certainement lui qui a prévenu Marnae que Clébert reprenait l’enquête. L’ordre reçu par Galter était de trouver Clébert et, si se dernier se rendait à Doïseteppe, de l’assassiner, ainsi que les témoins. C'est-à-dire de le faire taire s’il avait fait la lumière sur l’affaire de la disparition de l’Alliance de Gastemont. Nous manquons quand même de preuves…si nous pouvions retrouver ce Peirol…
Nous sommes convoqués par Bilera de Guernicus. Elle nous apprend que le roi de France a repris la croisade contre les seigneurs de Provence et qu’il a mis le siège devant Avignon. Des mages de Bellaquin se trouvent dans la ville assiégée. Bilera nous demande d’aller enquêter sur les agissements de Bellaquin au sein de la croisade et de continuer aussi notre enquête sur le complot qui a marqué le tribunal provençal. Elle nous demande de créer un groupe d’enquêteurs avec Damasio de Guernicus : quelle punition ! Enquêter avec cet odieux personnage va être un véritable calvaire. Il faudra que je veille à ce qu’Arxel ne le réduise pas en miettes ! Ce qu’elle a déjà failli faire lors des interrogatoires à Magvillus.
Entrer dans la ville assiégée ne sera pas simple et nous pensons nous faire passer pour un groupe de religieux.
J’espère que cette prochaine enquête nous permettra de mettre un terme à cette affaire et de faire la lumière sur l’implication de Bellaquin dans ce terrible complot.
Accueil 